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VOUS AVEZ DIT MODERNE ?

BBPR, LE GOÛT NÉOLIBERTY ET LA TRADITION MODERNE DANS L’ITALIE DES ANNÉE 50.

La Galerie HP Le Studio présente au 25ème PAD une pièce majeure et unique du Design italien des années 50 par le Studio BBPR. Une importante découverte pour les amateurs, les collectionneurs et les musées.

Studio BBPR, unique canapé modulable en noyer, commande spéciale, 1959.

Photo Hervé Lewandowski.

LE STUDIO BBPR ET LE NÉOLIBERTY
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LA RÉCONCILIATION DE LA MODERNITÉ AVEC SON HISTOIRE ET L’ÉMANCIPATION DES NÉORATIONALISTES MILANAIS DU « STYLE INTERNATIONAL”

Disons-le d’emblée : le studio d’architectes milanais BBPR fut peu prolixe dans le domaine du design de série, et les pièces de commande réalisées pour des intérieurs privés entre 1932 et la fin des années 50 sont introuvables tant elles sont rares (1). On retiendra parmi les différents modèles de sièges de commande que les archives et notre collection nous ont permis de comparer, le très réussi fauteuil à assise suspendue publié par Domus dans son numéro 171 et créé en 1940 pour une galerie d’art milanaise, version robuste, anguleuse et zigzagante de la célèbre Tripolina, ainsi que le magnifique canapé à deux sièges indépendants et inversables avec sa petite table intégrée (1950), lui aussi très réussi, mais complètement abouti dans son unique version à trois places, selon nous leur chef d’œuvre dans le domaine du siège.

Studio BBPR, unique canapé modulable en noyer, 1959. Photo Hervé Lewandowski tous droits rédervés.

La première idée de BBPR pour ce meuble était comme l’a fait Franco Albini en même temps pour sa bergère Fiorenza, de déconstruire un type ancien de siège répondant à une fonction actuelle, ici celle de la conversation intime, la causeuse du XVIIIème siècle et du XIXème siècle de forme arrondie (voire circulaire pour l’indiscret à trois places), afin de le reconstruire horizontalement avec les fonctions d’un canapé, et d’une causeuse face à face d’abord sans tablette puis avec une tablette amovible dans une version documentée en palissandre en 1950. En 1958, le modèle fut réalisé ainsi mais allégé dans sa structure latérale pour l’appartement Ravelli à Milan. Notre version avec des variantes structurelles simplifiant le système de traverses croisées sur les côtés de l’idée d’origine, remplace le dispositif d’origine par une traverse simple, comme pour le canapé Ravelli, et des tirants en laiton.

C’est la version la plus élégante et elle remplit à la lettre tous les critères du fonctionnalisme rationaliste répondant à tous les besoins modernes : modularité, inventivité constructive, versatilité, usages multiples, faible encombrement et simplicité. BBPR fait sortir le type de la causeuse de son purgatoire historique tout à fait pertinemment pour en faire un exemple de modernité. Tour de force !

Exemples d’une typologie révolue : la causeuse et l’indiscret du XIXème siècle. Archive personnelle.

L’idée a d’ailleurs eu une postérité très décontractée dans la banquette d’appui avec tablette et trois places de la Casa Jucker, maison troglodyte près de la Spezia en 1960 encore en place aujourd’hui mais, hors la tablette, très loin de notre canapé.
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On aimerait connaître un jour autrement que par la documentation le superbe bras de lumière hors échelle accroché à son mat au dessus d’une table et réalisé en 1939 pour la société Cucirini Milanesi ou la spectaculaire table de réunion dessinée pour Belsana à Milan en 1944. On ne sait même pas s’ils existent encore.
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Au total donc, un nombre très faible de pièces d’éditions et une production encore à retrouver pour les pièces de commande, font du design de BBPR un champ encore très favorable à la recherche, à la découverte et à la collection.

Planches dans l’ordre chronologique de 1947 à 1959 :

La première version correspondant à l’ impératif d’encombrement minimum de la Reconstruction, deux places sans tablette, et les accotoirs élargis à chaque extrémités pour poser un accessoire, 1947. Archives Domus.

Dessin éxécutif de la première version, 1947. Archive privée.
Version suivante en palissandre avec tablette mobile, tissu de Fede Cheti, 1950. Archive Hoepli.
Troisième version (commande spéciale) avec suppression des croisillons latéraux en bois. Casa Ravelli, 1958.
Courtesy Ugo Alfano, Chicago.
Vue latérale de la structure en noyer de l’exemplaire Ravelli, courtesy Ugo Alfano.

BBPR, quatre architectes et un studio, de l’ère fasciste au lendemain de la révolution de 1968

Le Studio d’architectes fondé en 1932 par Luigi Banfi (1910- 1945), Lodovico Barbiano di Belgiojoso (1909-2004), Enrico Peressuti (1908-1976) et Ernesto Nathan Rogers (1901- 1969), tous fraîchement diplômés du Politecnico de Milan, est la meilleure chose qu’il soit arrivée au rationalisme italien et la plus importante contribution théorique de l’Italie au débat international sur l’architecture moderne des années 30 à la fin des années 60.

Ce brillant attelage a conduit le fonctionnalisme italien du rationalisme, en plein essor dans les années 30, à son émancipation des dogmes du modernisme pour aboutir à l’affrontement avec les tenants du Style International et à la dissolution du CIAM en 1959.

Critiques dès leurs débuts, comme beaucoup de leurs confrères dont Albini et surtout Gardella, les architectes du groupe BBPR furent en quelque sorte le poil à gratter d’une modernité radicale en construction et prompte à graver dans le marbre des règles qui ne pouvaient résister ni au temps qui passe, ni à la légitime aspiration de chaque nation de construire sa propre modernité, notamment en fonction de ses caractéristiques socio-culturelles et en particulier de ses relations avec l’Art, comme en Italie où le “glorioso passato” surgit à chaque coin de rue et où le “genius loci” s’impose comme une contrainte amoureusement respectée.

D’abord très proches du critique Edoardo Persico, missionnaire sans illusion du rationalisme, mais aussi de Terragni et Pagano, pionniers du fonctionnalisme à l’italienne, les BBPR mettent en œuvre entre 1932 et 1939 une activité tous azimuts de promotion de la nouvelle architecture : omniprésents dans les congrès d’architectures (CIAM dès 1935, Congrès de Zurich en 1939), les revues (Quadrante, Casabella, Domus), les expositions (Triennales de 1933 et de 1936, notamment), la construction (Centre héliothérapique de Legnano, 1937), l’urbanisme (Plan régulateur de la Vallée D’Aoste, 1936), mais aussi dans les installations d’expositions thématiques éphémères (le sport à Milan en 1935, la mer à Trieste en 1937), ils se heurtent malheureusement aux concours organisés par un régime de plus en plus séduit par une architecture néo-impériale de style cubique monumental à l’opposé des propositions des fonctionnalistes. Le régime voulait un “style moderne” spectaculaire mais de modernité, point.

Cette désillusion nourrit abondamment les débats entre rationalistes. Le pacte avec Hitler (1936) et les lois raciales de 1938, scandalisèrent et finirent de déciller ce cercle d’architectes qui comptait en son sein quelques juifs, Rogers chez BBPR et hors du studio, Pagano.

Déçus amèrement, les rationalistes souvent fascistes de la première heure, se désespérèrent.

Certains comme Terragni se laissèrent mourir, et ceux qui le purent s’engagèrent aux côtés des antifascistes de “Justice et Liberté”.

La guerre survint alors même que BBPR était parvenu par son travail critique à se placer au centre des problèmes liés à l’architecture moderne, alors aussi que le corpus théorique basé sur l’indispensable équilibre entre “invenzione” et “preesistenza ambientale”, le refus de la “tabula rasa” et le rejet de la dérive mégalomaniaque de l’architecture fasciste étaient devenus un ensemble référentiel robuste cristallisant tous les enjeux d’une modernité que la Reconstruction allait mettre à l’épreuve.
Le cataclysme fut loin d’affaiblir la position du groupe. Il en sortit comme un exemple pour toute l’Italie et cruellement auréolé d’un prestige bien cher payé : à la sortie du conflit, ils n’étaient plus que trois.
Banfi fut leur martyr. Déporté à Mauthausen avec Belgiojoso pour faits de Résistance, il y fut assassiné. Rogers revint sain et sauf de Suisse où il s’était réfugié et Peressuti combattit avec un immense courage auprès des partisans italiens. Personne ne sut exprimer l’impensable aussi bien que les survivants du groupe : le minimalisme glaçant du squelettique cube vide dédié aux martyrs des camps de concentrations nazis qu’ilsérigèrent au Cimetière Monumental de Milan en 1946 est sans doute la plus émouvante de leur réalisation.

Monument aux victimes des camps de concentration nazis, Cimetière Monumental, Milan, 1946. Domus.

Mais la Reconstruction les attendaient et avec eux, les rationalistes anti-fascistes survivants, notamment Albini et Gardella, allaient changer le destin d’une architecture italienne moderne vouée à la domination du Style International promu par les Etats-Unis à qui l’Italie d’après-guerre ne pouvait rien refuser.

Néoliberty, vers une liberté nouvelle… 

Ce fut à nouveau une frénésie d’activité et un bouillonnement intellectuel contagieux : BBPR jette dans cecombat son solide corpus théorique, sa puissance éditoriale, son Néoliberty et les iconoclastes prises de position de Rogers, le théoricien du groupe. Avec Albini, Gardella, Giancarlo De Carli, Rogers fonde le MSA en 1945.

Cette association fut le cheval de Troie dont BBPR se servit pour dynamiter la tendance académique au sein du CIAM. Ses membres vont enseigner partout (Peressutti au MIT, à Princeton et à Yale, Belgiojoso à Venise puis à Milan où il rejoint Rogers, professeur au Politecnico).

Le groupe se lance dans la transformation du vieux château des Sforza en musée, mais c’est en 1956 qu’éclate un coup de tonnerre dans le ciel milanais : la construction sur la commande d’Adriano Olivetti de la Torre Velasca.

Vue photographique de la Torre Velasca depuis la rue, archive anonyme, 1960.

Cristallisant tout le travail de réforme de l’architecture entrepris depuis la fin de la guerre par les italiens et en particulier BBPR, ce bâtiment hors norme, tour de verbe et de béton, en rupture avec tout ce que représentait le Style International, se dresse au cœur du Milan historique à deux pas de sa cathédrale gothique, le célèbre Duomo. Le bâtiment de 99 mètres de hauteur ne se remarque pas depuis la rue, mais il domine toute la ville et surprend par sa forme de tour militaire médiévale (comme celle du Castello Sforza) et sa composition en trois bâtiments superposés relevant de typologies aussi différentes que l’immeuble d’habitation, l’immeuble de bureau et la villa posée sur son toit.

De spectaculaires poutres de béton obliques soutiennent la partie supérieure en surplomb comme des arcs-boutants gothiques, soulignant ainsi la parenté entre les principes de construction moderne et la construction médiévale qui elle aussi, pour les cathédrales, avait recours à une forme d’exosquelette afin de libérer le plan intérieur des murs porteurs et permettre de faire entrer la lumière en augmentant la surface vitrée des façades, ce que les modernes réalisèrent avec le procédé du mur rideau.

Cette magistrale démonstration déclencha une polémique internationale animée par le britannique Reyner Banham qui s’attaqua aux néo-rationalistes italiens, Gardella pour sa Casa alle Zattere de Venise et surtout à BBPR dans un article intitulé “Néo-Liberty : le retrait de l’Italie du Mouvement Moderne” publié en avril 1959 dans l’Architectural Review auquel Rogers répondit dans Casabella par un cruel et très amusant article intitulé « Contre les gardiens des frigidaires ». Les noms d’oiseaux fusèrent et tout le monde se fâcha. En septembre, le CIAM opérait sa dissolution à Otterlo sous l’impulsion du Team X, petit groupe d’architectes en rupture avec cette organisation depuis au moins 1956. L’ère post-moderne n’était plus très loin. Elle commençait par une mue, une nouvelle liberté et une transgression: le «Néoliberty» ou la réconciliation de la modernité avec son histoire.

Plan coupe, Torre Velasca, 1958. Domus.
Castello Sforzesco, Milan, Tour de Bonne de Savoie, archives publiques.
 BBPR, Musée du Castello Sforzesco, Milan, Salle 14.

Le mouvement Néoliberty que le Studio BBPR incarne avec ses confrères néo-rationalistes dès l’après-guerre et dont il assume avec eux le nom en forme de quolibet (2) n’est ni un style, ni, et surtout pas un revival, c’est un goût et un esprit de continuité constitutifs d’une « tradition moderne », bien antérieure au Bauhaus et qui remonte à la question des relations de l’Art, l’artisanat, l’industrie et la technologie posée notamment par Ruskin et William Morris dès l’apparition des arts industriels à l’Exposition du Crystal Palace de Londres en 1851. Cette tradition se fixe dans la méthodologie fonctionnaliste et, ainsi dotée, sans rupture avec la méthode moderne, se révèle au fur et à mesure du temps qui passe et révèle l’Italie moderne à elle- même. La tradizione siamo noi…

L’année qui suivit l’érection de la Torre Velasca on inaugura la Tour Pirelli, skycraper élégamment dessiné par Gio Ponti. Ce bâtiment de verre construit par Nervi selon les règles du Style Internationaleut un succès retentissant. On le baptisa affectueusement le Pirellone. Milan avait son gratte-ciel à l’américaine.

La brutalité spectaculaire de la Torre Velasca n’a pas provoqué la même réaction chez les milanais et étonne toujours. Avec le temps cependant, elle est devenue par son expressivité et son rapport à l’histoire et à l’identité culturelle milanaise l’édifice le plus iconique de la capitale lombarde avec le Duomo et d’une certaine façon le Pirellone.

Les chefs d’œuvres de BBPR et leur travail théorique se confondent.

Le Monumentaux martyrs des camps de concentration nazi et la Torre Velasca, on l’aura compris, sont autant des prises de parole, des déclarations, des propositions qu’ils sont des bâtiments de pierre, de béton, de verre et d’acier. Une architecture qui parle d’architecture, une théorie de l’architecture qui se confond avec le bâtiment, une architecture qui ne se révèle et ne trouve sa validité théorique que sur le chantier. Une architecture qui transmet les émotions et les idées mieux que les mots. Une architecture qui dit l’architecture.

La postérité du groupe BBPR est nombreuse. 

Marco Zanuso (1916-2001) fut plus un compagnon de route qu’un héritier. Il réussit à donner au design italien ce que le groupe BBPR avait négligé : un ample catalogue de mobilier d’édition qui eut un grand succès. Mais il faudra attendre la nouvelle génération pour trouver les architectes revendiquant la filiation avec le groupe : on signalera Vittorio Gregotti (1927-2020) qui fut rédacteur à Casabella entre 1955 et 1963, Aldo Rossi (1931- 1997) rédacteur à Casabella de 1959 à 1964 et Gae Aulenti (1927-2012), elle aussi rédactrice à Casabella de 1955 à 1965. Sous la houlette de Rogers ces architectesfurent les protagonistes du mouvement Néoliberty en Italie. On s’épuiserait à dénombrer les épigones des BBPR à l’étranger, tant le « brutalisme » à l’italienne a influencé l’architecture moderne des années 50 et 60 notamment au Royaume Uni, aux Pays-Bas ou même aux Etats-Unis.

On notera enfin que les Albini, Gardella, Caccia Dominioni, et bien d’autres furent pour le Groupe BBPR un soutien qui donna au Néoliberty une assise et une crédibilité très précieuses.

On notera également que le Néoliberty milanais ne doit pas faire oublier ses cousin turinois (3), le « néo-baroque » surréaliste très personnel de Mollino qui, qu’on le veuille ou non, n’a rien à voir lui non plus avec un revival mais relève plutôt d’une expressivité en résonance avec la culture baroque piémontaise, le genius loci, comme l’ ensemble de l’« Ecole de Turin » avec Campo et Graffi ainsi qu’Isola et Gabetti qui méritent presque trop bien le L majuscule de l’étiquette « Néo-Liberty », ou le trait d’union, mais c’est une autre histoire…

Notes : 

(1) Ernesto Nathan Rogers avait en 1952, caractérisé la mission de l’architecte italien comme s’étendant de la cuillère à la ville. On regrette que l’activité frénétique du groupe ne leur ait pas permis de produire plus de pièces. Ne serait-ce qu’en quantité, on dénombre à peine dix numéros dans le catalogue de leur œuvre éditée par Arflex pour le mobilier, Arteluce et Artemide pour les luminaires, auxquels il faut ajouter les deux séries de mobilier de bureau produites par Olivetti en 1960 et 1963. La série Spazio (Compasso d’Oro en 1962) et leur plus belle réussite, la série Arco dont les éléments, que ce soient des bureaux, des consoles, des armoires ou des accessoires sont admirablement dessinés.

 Console en tôle pliée émaillée, plateau thermoformée, série Arco pour Olivetti, 1963, détail. Collection HP.

La série Arco est peut-être le seul projet de design industriel où BBPR est parvenu à remplir toutes les conditions de fonctionnalité, d’esthétique et d’expressivité à l’échelle du mobilier avec la méthode adoptée par le groupe : reporter à la  mesure d’un objet de design des solutions élaborées pour la construction. La série Arco, pendant dans le domaine du design de la Torre Velasca, échappe à ces défauts par l’économie des moyens mis en œuvre et la limpidité de la forme pourtant riche en détails expressifs et en références à commencer par l’évident rappel de la structure de la Tour Olivetti elle-même et de l’esprit presque gothique qui la caractérise.

Pour les luminaires de série le plafonnier n° 2045 produit par Arteluce en 1962 est un exercice assez réussi de mise à l’échelle domestique d’un luminaire initialement utilisé à une échelle architecturale.

Parmi les luminaires de commande, il convient de saluer le modèle de suspension en verre de Murano multicolore de Venini utilisé pour le plus beau magasin jamais réalisé par BBPR, le showroom Olivetti de la 5ème Avenue à New York (1954). Ce luminaire supporte très bien l’échelle réduite ainsi que le plafonnier en couronne de laiton bruni de 1951. Il en va autrement des réductions de systèmes de disques lumineux multiples, de suspensions ou d’appliques créés pour des hall d’immeubles de bureaux gigantesques, voire pour les parties extérieures couvertes comme à la Chase Manhattan Bank de Milan. Mais certaines pièces parfois repensées avec Gino Sarfatti et fabriquées par Arteluce ne perdent rien au changement d’échelle, d’autres virent à la lampe de bloc opératoire.

(2) C’est la réflexion d’une visiteuse devant les formes sinueuses ou arrondies présentées à l’exposition milanaise organisée en 1947 par Fede Cheti qui serait à l’origine de ce terme : « Tout cela me semble avoir quelque chose de…Néo-Liberty, non ?

Ma si non e vero e ben trovato…

Quoiqu’il en soit l’expression est restée.

(3) Nous remercions Madame Rossella Colombari que nous avons interrogée et qui nous a conforté dans notre analyse concernant le Néoliberty à Turin et à Milan : « le style Néo – Liberty » n’existe pas, ce qui existe c’est un goût, une méthode et un esprit qui revendique l’émancipation de l’Italie du nouvel académisme moderne international essentiellement à Turin et à Milan », mais aussi à Venise ou Carlo Scarpa, à sa façon, avait toujours fait du Néoliberty sans s’en réclamer jamais.

C’est d’ailleurs à Venise que Peressuti, Gardella et Albini ont préféré rejoindre Carlo Scarpa pour enseigner à la Faculté d’Architecture plutôt qu’au Politecnico de Milan où enseignait encore dans les années 50 Piero Portaluppi et d’autres vieilles barbes.

En 1964 Ernesto Nathan Rogers fut enfin nommé Professeur au Politecnico de Milan.

Il mourut prématurément en 1969.

Le Studio BBPR a continué son activité avec Belgiojoso, son fils Alberico et Peressuti juqu’au milieu des années 90.

 Prochain numéro : Avril 2023

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