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Biographies

Ettore Zaccari (1877-1922),

sculpteur, ornemaniste et décorateur


Artiste lombard formé à l’Académie de Brera (Milan), Ettore Zaccari fut un des représentants les plus singuliers du mouvement d’aggiornamento des arts décoratifs en Italie dans le premier quart du XXème siècle. Sa manière, très inspirée par les motifs issus du folklore lombard et faite d’une savante combinaison de ceux-ci avec des motifs repris des traditions byzantine, romano-germanique et de la Renaissance, est très originale et son travail virtuose de sculpteur sur bois, réussit à accorder le savoir-faire artisanal, gloire de la vieille Italie, et le besoin de renouvellement que l’ère moderne avait fait naître dans un pays pourtant encore très attaché à ses traditions. Amis des artistes, il réalisa pour eux des meubles et des panneaux décoratifs d’une grande richesse dès les années 1910. Le retour aux sources lombardo-byzantines garantissait à minima « l’italianité » de ses créations, comme celles du grand ferronnier Alessandro Mazzucotelli.

Cet Art Déco antiquisant rapproche aussi son travail de celui en France d’Albert-Armand Rateau, et de l’esprit des Ballets Russes.

Malheureusement, sa mort prématurée en 1922 ne lui permit pas de profiter de la reconnaissance de son œuvre. Ses pièces furent exposées avec beaucoup de succès à la première Biennale de Monza en 1923 (Diplôme d’Honneur), un hommage posthume confirmé en 1927 et en 1930, grâce à l’utilisation de ses panneaux et de ses projets par son brillant atelier. Elles sont aujourd’hui d’une très grande rareté. Un trône notamment est conservé dans la collection Wolfson à Gênes et on connait quelques exemples de son travail encore subsistants dans quelques rares collections privées. Transporté dans les années 30 sur la côte dalmate, ayant perdu ses meilleurs éléments et, ne possédant plus le matériel sculpté par le Maître, l’Atelier Zaccari réalisa encore quelques temps une production qui n’avait plus rien à voir avec la qualité, l’exigence artistique et le goût de l’époque désormais vouée à un modernisme qui rejetait l’ornement comme un crime.